Christian Rock Fievre

Christian Rock Fievre

Chronique de Super Apes

CHRISTIAN ROCK FIEVRE

À la fin de l’hiver, quoi de plus ordinaire que de fêter les fringants œufs décorés par les lapins roses et déposés de ci, de là aux abords des détritus rances et restants de l’automne pluvieux, ou cachés derrière un bouquet de tulipes, d’un bosquet de primevères, au pied du pommier scié l’année passée pour chauffer la masure, oui, quoi de plus naturel que ces fêtes agnostiques qui annoncent promptement le printemps tant attendu qui ne va pas tarder à viendre. Et bien détrompez vous, après des années d’illusion, ma maman, ce matin après sa seizième 8,6 me dit crûment qu’en avril, c’est Pâques, et pas du tout la teuf des lapins sympas, que c’est une sorte de célébration d’un type, un peu awalpé, revenu de chez les morts. Et que même si il s’appelle Jésus, c’est pas pour ça qu’il est Portugais. Non, non, le bonhomme vient de l’est, là ou il y a la guerre tout le temps. Mais que ça n’empêche que c’est bombance, nouba, et sauterie chez les potes à Fillion et Marine. Une vrai kermesse chez les pieux mystiques. Du coup, je me suis dit qu’il y a certainement des lecteurs aficionados de théologie métaphysique d’enculé de ta mère qui nous lisent.

Alors, juste pour eux, j’ai sorti, non pas mon zizi, mais un joli disque de musique super cléricale afin qu’ils fêtent cette résurrection dignement sur le mont Golgotha, ou ailleurs, d’ailleurs. Christian Rock Fièvre est la réunion de frère A. le Gouefflec (un petit salopio de breton certainement responsable de
la destruction des portiques Éco-taxes) du révérend Jorge Bernstein (un illuminé qui gribouille sur son écritoire à la lueur d’un cierge dans un torchon nommé Fluide Glacial) et les Pioupioufuckers (on ne peut rien ajouter à ça, une bande de titi copuleurs, tout est dit !). Gravé dans le vinyle ou transcris en chiffrage cabalistique sur mp3, cd, et c’est tout, dix titres enfiévrés de communion idolâtre. Certains morceaux célèbrent la sexy Marie-Madeleine, d’autres le mignon Ponce Pilate, ou encore l’émoustillant Saint-Jean Baptiste. Bref, de quoi fêter dignement cette sauterie en bouffant des hosties plutôt que des œufs de Pâques tout en écoutant ce chef d’œuvre lyrique au pied des cerisiers en fleurs. Un must pour se préparer aux portes du paradis. Alléluia & Amen.

Ludovicdetréouville.

[hupso]