
Live report des 11 et 12 mai 2018 au Cateau Cambresis
Blabla et photos par Ozzyludo
Les vendredis 11 et samedi 12 mai 2018, le festival Zikenstock soufflait ses 15 bougies ! Ce fut donc l’occasion pour votre serviteur de couvrir (à nouveau) cet événement incontournable des festivals français et européens « punk-rock » au sens très large du terme…
En effet, il suffisait de se balader pour y entendre de nombreuses langues étrangères parmi la foule de cette édition sold out. Certains se sont déplacés d’abord pour assister au festival, et en profiter pour visiter la France !
Le premier jour, l’équipe communication du Zikenstock m’avait donné rendez-vous avant l’ouverture des portes côté backstage au catering. L’une des premières phrases que j’y ai entendues fut « Salut les gars ! Dites, il n’y a déjà plus de PQ dans les WC en bas ! » lancé par le dessinateur Chester, avec qui j’allai faire équipe, rouleau vide à la main. Le ton était donné ! Nouveauté cette année, on m’a recruté pour intégrer le staff communication aux côtés de Chester donc, mais aussi Fifi, Schnaps et Elise avec l’objectif d’interviewer un maximum de groupes pour un projet en cours…
Les belges de Conmécontent ont eu la lourde tâche d’ouvrir les festivités avec leur punk-oi sincère. Un peu merdeux sur les bords mais attachants, ils ont su attirer le public devant la scène. Leurs potes avaient fait le déplacement pour les encourager. Quelques « pains » rythmiquement mais ces quatre pieds nickelés ont su mettre l’ambiance. Mais quelqu’un pourrait dire au batteur que jouer à poil derrière ses fûts c’est dangereux ?
Les fameux Total Chaos de Los Angeles, presque 30 ans au compteur et toujours affublés de leurs spikes aux multiples couleurs, ont donné un grand coup de boost en fin d’après-midi. Rob Chaos, le grand gaillard de chanteur, tout de noir vêtu, et sa horde ont apporté du danger dans l’assistance, les pogos commençaient à taper. Il faut dire que la guitare sonique de Shawn Smash soutenue par une rythmique très « motörheadienne » a vraiment fait décoller leur punk-hardcore. Le titre « Babylon » empiétant sur les plates-bandes d’un GBH était monumental ! A noter, la présence d’un nouveau bassiste (intérimaire ?), tout jeune, en remplacement de Chema Zurita.
L’un des groupes les plus attendus ce soir, était la reformation des orléanais de Komintern Sect pour le plaisir de tous et en particulier des skins. Ambiance streetpunk-oi, refrains repris en choeurs, poings levés, il suffit de lire les expressions sur les visages de la foule pour deviner ce qu’il se passe. Surtout que, devant nos yeux, il y a trois membres du groupe d’origine des 80’s : Carl au chant, Thomas à la batterie (Burning Heads) et Vovot à la guitare (ex-Hoax et Metal Urbain). Véritable all-star-band, ils sont entourés de Mama à la basse (8°6 Crew) et Louis à la guitare (Lion’s Law).
Ce ne serait pas un véritable anniversaire si l’organisateur Loïc Manesse n’avait pas invité Los Tres Puntos qui sont ici chez eux et en famille tellement ils sont fidèles et sympathiques. La température a monté d’un cran en ce début de soirée. Est-ce dû aux cuivres du big band ? Ou bien à la présence de l’unique artiste féminine de tous les groupes programmés sur les deux jours ? En tous cas, Mélanie (originaire de Chauny) a pris d’assaut le devant de la scène armée de son trombone. Ce concert fut l’un des plus chauds de ce premier jour.
Il est parfois difficile d’être une légende. La tête d’affiche de luxe Stiff Little Fingers, formé à Belfast en 1977, a peiné à maintenir la pression. Bon, ils ne sont plus jeunes, ils bougent peu sur scène, et ils ont été desservis par le travail de leur ingénieur du son. C’était trop fort et inaudible. Bien sûr il y eu les nombreux tubes, les classiques de l’histoire du punk-rock, mais il manquait quelque chose. Cela s’est ressenti dans le public clairsemé. Dommage… Par contre, je m’inquiète de l’état de santé du bassiste Ali McMordie amaigri et méconnaissable sous sa casquette…
La soirée va finir en beauté avec le trio masqué Moscow Death Brigade ayant fait spécialement l’aller-retour de Russie en avion en 24h pour notre plus grand plaisir. Si leur musique orientée hip-hop (mais soutenue par des samples punk-metal) ne vous a pas convaincus à l’écoute de leurs productions, je ne peux que vous conseiller d’aller vivre cette communion en live. Certes, il n’y a que deux MCs et un gars derrière un Mac, mais ils sont à suivre de très près. Ce monstre à trois têtes va devenir grand. Sinon, les cagoules, simple coup de marketing ou protègent-ils réellement leurs identités pour fuir les fascistes et le régime de Poutine ?
Après une courte nuit de sommeil, retour sur le site du Marché aux Bestiaux avec les londoniens d’Inner Terrestrials et leur punk-dub. Le trio a un nouveau batteur. Habitués du lieu et tournants régulièrement en France, ils sont ici chez eux. Le public le leur rend bien. Quoi de mieux pour commencer l’après-midi finalement ?
Les berlinois de Mad Sin formés depuis 1987 autour de l’imposant leader Koefte deVille vont retourner le public avec leurs compos à la sauce psychobilly. Il en sera de même pour les mythiques Batmobile formés en 1983 aux Pays-Bas. Ces derniers évoluent en trio. Le guitariste-chanteur et le contrebassiste vont échanger leurs instruments. Ils feront même monter sur scène un fan en fauteuil roulant porté à bout de bras par le public. Un des plus beaux souvenirs de cette édition…
Les anglais anarcho-punks de Subhumans formés en 1980 autour du fameux chanteur Dick Lucas, binoclard à la mèche rebelle. Personnage habité sur scène, n’arrêtant pas de gesticuler (le cauchemar des photographes). Il scande un discours engagé et soutient la cause animale entre autres. Il a également un don caché pour faire tenir en équilibre différents objets (bouteilles, verres, chaises) en backstage à partir d’une heure très avancée de la soirée (mais cela ne nous regarde pas) !
On ne dit « jamais deux sans trois »… Cette expression a failli se vérifier encore une fois cette année… Les mythiques anglais d’Angelic Upstarts avaient déjà annulé leur venue à deux reprises par le passé. Nous étions à deux doigts de subir le même sort puisque, d’une, leur guitariste Neil Newton s’est cassé la jambe (un jeune remplaçant fut trouvé) et, de deux, ils ont loupé leur train le jour J… La poisse… Un échange d’horaire avec la légende du ska Roy Ellis fut arrangée à la dernière minute, et les punk-rockers britanniques ont pu enfin fouler la scène du Zikenstock ! Pour notre plus grand plaisir, puisque nous pouvons assister à une succession d’hymnes interprétés par l’autoritaire Mensi (un peu grognon car il n’aime pas la vie de tournée), seul membre originel du combo, et son mercenaire de longue date le bassiste Gaz Stoker leader de feu-Red London et ex-Red Alert. Une légende !
Enfin, cerise sur le gâteau, les trublions du punk-rock The Toy Dolls, originaires de Sunderland, sont de retour au Marché aux Bestiaux. Les spectateurs fidèles se souviennent qu’ils s’étaient pris dans la tronche du fumigène d’extincteur en 2013. Olga, le chanteur leader, s’en souvient très bien aussi nous a-t-il confessé pas rancunier ! Mais ce n’est pas un tel incident qui va les empêcher de nous proposer un concert de folie en pleine tournée mondiale ! Des hits, des chorégraphies, une distribution de lunettes colorées dans les premiers rangs, des ballons pour finir la party en beauté. The Toy Dolls étaient définitivement le groupe pour fêter dignement les 15 ans du Zikenstock ! A noter au passage que Tommy Goober le bassiste et Mr Duncan le batteur étaient déjà présents sur le site du festival depuis la veille afin d’assister incognito au concert de Stiff Little Fingers…
Ce fut deux jours intenses pour tout le monde, le public d’abord mais aussi les organisateurs, les bénévoles et surtout les techniciens et régisseurs plateau qui n’ont pas arrêté une minute, sans compter leur présence avant et après l’événement pour le montage et le démontage, je tenais à leur rendre hommage ici-même.
Merci à Loïc, Philippe « Fifi » et Damien pour leur accueil et leur confiance. Un salut amical à Chester, Schnaps, Elise, Justine, Claudia et François « Mangeurdekiwis ». Ce fut une belle aventure humaine ! On remet ça ??!
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