Essertival

© Vincent Candrelier

Il est un endroit ou il fait bon être par chez nous à multiples reprises dans l’année. Entre Beauvais et Amiens, la collectivocratie se cultive à Lavacquerie  avec les Esserres.
Plasticiens, musiciens, paysagistes dans cet ancien site horticole, ça se cultive de manière utile et alternative.

Rendez vous pris pour un nouvel Essertival mi juillet, bref entretien avec Pierre «Collectivocrate en chef» de l’asso.

Par Pawl Ahk. Photo : Vincent Candrelier et Kevin Przydatek

© Kevin Przydatek

La Mine : Tu présentes un peu la prochaine édition ?
Pierre : Alors, Essertival 2018, ça va être comme les années précédentes mais pas vraiment non plus.
On est dans une période de grosse restructuration dans l’asso et ça a pas mal influencé l’organisation des festoches de cette année. Mais ça reste trois jours avec du son, des expos, et une bonne ambiance
assurée. Niveau concert, une quinzaine de groupes, principalement des groupes locaux qu’on a eu la chance de découvrir en live sur Amiens - mais pas que. Va y’avoir du rock, du métal (bien sûr), mais aussi de l’électro, de la pop, du blues... Nous ne sommes pas sectaires ! Pour les expos, on a des petits nouveaux comme le photographe Mickaël Bernaux mais aussi des gens qui reviennent nous voir, comme le Pingouin ElastiqUe qui vient rafraîchir son salon suspendu au-dessus du bar extérieur ou Julien Aubert et Camille Grain qui vont nous faire une superbe fresque.

La Mine : Un souvenir, une anecdote qui t’a marqué le plus depuis sa création?
Pierre : Ça paraît con comme ça de parler d’un jour de pluie quand on est picard, enfin hautiste de france, mais ça crée quand même des situations parfois surdimensionnées. C’était en 2012, un groupe de Provençaux était venu avec un genre de master équipé en tour bus, génial. Sauf que pour rouler dans l’herbe bien grasse de Picardie... ni le camion ni le chauffeur n’y étaient préparés ! Cette image de tracteur tirant le camion entre l’entrée et la grande scène à l’heure où tout commençait, ça c’est des moments d’orga qui ne s’oublient pas, et c’est pour ça qu’on aime c’qu’on fait.

La Mine : Bon alors vu le site du festival, Glypho ou bio ?
Pierre : Bio, clairement. Même si on fait du frite merguez et qu’il reste des tranchées de parpaing et des morceaux de fibro sur le terrain, on a fait le choix de laisser la nature reprendre ses droits, même de l’aider à faire ça en fait puisque près des 3/4 des installations qui étaient sur le site en 1999 ont été démontées. Bon c’est surtout parce que c’était vétuste mais on aurait aussi pu faire un gros parking... L’ambiance
naturelle a une grande place dans nos projets associatifs.

La Mine : Si c’était à refaire, vous referiez pareil ?
Pierre : On referait pareil mais en pire évidemment. Non, sérieusement je ne sais pas si ce serait possible de faire pareil. Les Esserres c’est une expérience collective, avec toutes les dimensions que ça peut prendre. C’est une histoire de rencontres, de bons moments, de folies aussi des fois. Disons qu’on ferait pareil mais c’est pas sur que ça donnerait le même résultat.

La Mine : Alors le président de notre présipauté est parti récemment, un petit mot ?
Pierre : C’est un emblème de mauvais goût de cet esprit canal qui ne peut pas laisser indifférent. Je
pense qu’on ne ressent pas encore le vide que ça va créer. Après les vides ça fait des appels d’air, c’est
un peu comme un trou noir alors on garde l’oeil sur la lunette astronomique et on guette. Merci à lui pour
le passé, et pour le futur. Nous, on trinque tous les mardi soirs à son immourabilité.

La Mine : Cette année, c’est vacances à Groland, tu mets quoi dans ta valise ?
Pierre : Sans hésiter : une serpillière, un barbecue (puisqu’on a plus le droit de le faire sur le siège passagé en conduisant) et un parapente.

>> facebook.com/Asso.LesEsserres

[hupso]