
Live-Report au Rock'N Festival #7 à Chauny, le 7 avril 2018
Il paraîtrait que le diable est dans les détails… Cette expression se vérifierait-elle par le fait que Jean-Michel Fondement ait programmé Glenn Hughes (mythique ex-bassiste-chanteur de Deep Purple de 1973 à 1976) le 7 avril 2018 à Chauny, soit 1 an jour pour jour après la sortie de « Infinite » le 20ème album studio du DP Mark VIII, ou, plus surprenant encore, 44 ans et 1 jour après le fameux festival California Jam 74 où le DP Mark III (avec le tout jeune Glenn fraichement intégré) a saccagé la scène, a détruit les caméras et les guitares, et a fait exploser les amplis (au sens propre comme au figuré) devant une foule médusée de plus de 250 000 spectateurs… Voilà, je laisse le soin aux experts en numérologie et aux passionnés de la théorie du complot d’étudier la question ! En plus, si je vous disais que Derek Forbes (ex-bassiste de Simple Minds), seconde tête d’affiche du Rock’N, est franc-maçon à la Lodge Shalom 1600 en Ecosse… Vous ne me croiriez pas… Et encore, je ne vais pas m’étendre sur la parenthèse de 1985-1986 où Glenn Hughes fut le chanteur du combo satanique Black Sabbath… Bref, tous les ingrédients (oc)cultes étaient réunis pour une 7ème édition réussie du désormais incontournable Rock’N Festival !
Bon, inutile de vous cacher que la salle était bien remplie, pas complète mais presque. La plupart des spectateurs s’étaient déplacés pour la grosse tête d’affiche que représentait Glenn Hughes et sa tournée "Classic Deep Purple Live" entamée en septembre 2017 en Australie et en Nouvelle Zélande. L’aventure va s’étendre jusque fin 2018 en passant par divers pays et continents : Chili, Argentine, Brésil, Europe et USA ! Et ce soir, nous pouvons dire que nous avons la chance d’assister à la seule date française de la tournée, ici à Chauny / Aisne / Picardie… C’est incroyable ! Bon sauf qu’à la fin du concert, Glenn nous annonce qu’on pourra le retrouver en novembre à Paris… Info de dernière minute…
Et sinon, le concert de papy Glenn Hughes – 66 ans – ça donne quoi ? Et bien la grosse claque ! En très grande forme vocale, ce n’est pas pour rien qu’on le qualifie de "The Voice of Rock". Sa voix couvre plusieurs octaves. Il fait partie des plus grands vocalistes du hard-rock à l’instar du regretté Ronnie James Dio. Le grand jeu est de sortie. Superbe son (comme chaque édition du Rock’N), grosse production scénique (plan de feu magnifique), un backdrop de tournée aux couleurs vintage beaucoup trop grand pour la scène du forum (mais de taille égale au charisme de Glenn), des amplis Orange et des instruments et fringues rétros ! Nous ne pouvions passer qu’un agréable moment et ce fut le cas. Hughes a pioché dans les 3 albums qu’il a enregistrés avec Deep Purple tout en y intégrant 2 titres incontournables de l’époque avec Ian Gillan. La setlist est parfaite : Stormbringer / Might just take your life / Mistreated / You fool no one / Gettin’ tighter / Smoke on the water (avec l’outro Georgia on my mind) / You keep on moving / et le rappel avec Highway star / Burn. Si les experts en numérologie ont bien suivi, Glenn a interprété 9 titres, bravo vous savez compter. Alors, pouvez-vous m’expliquer où sont passés les 3 titres manquants par rapport aux setlists des concerts précédents de cette tournée ? En effet, et ce fut ma seule déception, sont tombés aux oubliettes : Sail away / This time around / Holy man… Dommage… Leur retrait a été compensé par des solos de chaque instrument dès le 4ème titre.
Mention spéciale et félicitations aux 3 musiciens accompagnant Hughes… Tout d’abord son guitariste Soren Andersen, producteur et propriétaire des Medley Studios à Copenhague (avec un CV de guitariste live ayant joué avec des pointures). Sur scène, Soren a les traits et les expressions du regretté Tommy Bolin. Aux claviers / Hammond, nous trouvons le danois Jesper Bo “Jay Boe” Hansen qui a la lourde tâche de remplacer le regretté Jon Lord, il y parvient à merveille. Enfin, le petit nouveau, fraichement intégré dans la tournée (a priori son 2ème concert), le prometteur Fer Escobedo venant tout droit de Santiago du Chili. Il n’a que 25 ans ! Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il est formidable et époustouflant derrière ses fûts ! Quand il frappe, c’est le clone de Ian Paice physiquement et musicalement ! Impressionnant… Un personnage à suivre de très près ! Définitivement, il s’agit du meilleur line-up pour accompagner Glenn Hughes dans ce répertoire rétro-seventies !
Ce voyage nostalgique dans le temps était précédé de 5 autres groupes : les jeunes métalleux anglais de Skarlett Riot (pour les fans de Asking Alexandria, In This Moment ou Bullet For My Valentine) ; Derek Forbes (ex-Simple Minds et ex-Propaganda) élu «plus grand bassiste d’Ecosse de tous les temps» ; Morgan Ji avec sa voix polymorphe et son univers à mi-chemin entre une folk-ethno-rock et une world électro progressive ; puis les régionaux Edgär (un duo electro-pop qui a conquis le public) et le power-trio We Are Darling qui a réussi à chauffer la salle brillamment dès l’ouverture des portes ! Enfin, une exposition photo était installée dans le hall du Forum, où nous pouvions admirer le magnifique travail d’Alain Boucly qui mettait en valeur les femmes en live dans le Rock (Il vous donne rendez-vous le samedi 9 juin 2018 à Woincourt pour le « Monsters of Tribute Rock » avec des groupes hommage à Kiss, Iron Maiden et AC/DC. Voilà t’es satisfait Alain ? Tu as économisé 85 euros d’encart publicitaire dans La Mine. Sans rancune hein !).
Un grand merci à Jean-Michel Fondement pour la qualité de sa programmation, son accueil et le professionnalisme de toute son équipe ! Et bravo à Dominique Bérard pour le roster de 106Db Productions.
Blabla et photos par Ozzyludo
[hupso]