
Livre-Report à la Grange à Musique de Creil, le 31 mars 2018
Rencontre spontanée avec Blyde lors d’un concert d’outre-tombe.
Outre-tombe ? Ah bon… je pensais qu’on était au show de Punish Yourself à la GAM moi…
Premier groupe Lifescarred, du hardcore made in Pluicardie. Bouchons d’oreilles en place et place à la mise en bouche qui peut perturber le tube digestif. Public fébrile qui n’ose pas. Chanteur qui descend dans le public pour se défaire de sa sueur et la faire partager. Rien n’y fait, le public aurait-il eu peur de ce groupe?! Seul un vers luisant tout illuminé est entré dans la danse. Musicalement ça tape fort, ça bouge, l’énergie se partage et le groupe se donne à fond. Blyde captivé par ce set s’approche au plus près de la scène pour profiter de ce son qui le fait retourner à son adolescence. C’est lui qui le dit pas moi !
J’avoue… Lifescarred et leur HxC SxE (ouais on aime les acronymes) m’ont ramené à des heures lointaines de ma culture musicale. J’y replonge régulièrement encore ! Tout est là, le son, la radicalité du style, tout… et c’est parfait comme ça !
Le groupe nous envoie une cover de Kickback ("Running the show ") issue de l’album "Les 150 passions meurtrières " en fin de set… et là, ils m’ont convaincu complètement ! A croire qu’ils savaient qu’on allait faire une Mine tantôt ange tantôt démon !
Le public timoré et timide n’a su tirer l’essentiel d’un style typique des années 2000 mais encore actuel, le HxC reste encore "confidentiel ", ça t’irrite pas toi Connie ? Mais les Lifescarred et bien d’autres œuvrent à redynamiser la scène.
Puis l’attente... l’attente de Punish Yourself qui est un tantinet longue.
Mais quand tu dis longue… tu veux dire… looooonnnngue ? Comme… un jour sans bière ?
Je trépigne d’impatience parée à entrer dans la fosse aux lions ou plutôt la fosse aux squelettes macabres.
Dès la mise dans la pénombre de la salle, telle une prédatrice la scène s’avance à moi. (Où ne serait-ce pas plutôt toi qui te meut vers elle ?) Et là, c’est parti pour une 1h30 de purs plaisirs (Je suis témoin, Connie a bien multiplié les plaisirs comme d’autre le faisait avec le pain). Un exutoire qui fait sortir les tripes et les toxines. Certes le line-up a changé mais ça ne fait qu’enrichir la prestation scénique.
Je plussoie ! La scène de la GAM fut remplie telle un hypermarché un jour de solde. Tous ces démons fluorescents prêts à en découdre avec la bienséance… un régal pour les daltoniens !
Invité sur cette date, VIVIVI sème ses sonorités de cailloux, de chaînes, de tôle et de bidons. Welcome To the hell ! Claudia apparaît en tant que chanteuse / performeuse et ça lui va bien. Vx arrive avec un délire capillaire qui doit bien lui donner chaud sur scène. Les titres s’enchaînent entre-mêlant titres de "Spin Pig" et anciens morceaux ("Rock’n’roll machine", "Suck my tv" entre autres...).
Le concert tout feu tout flamme est parfait. Visuellement, il n’y a pas un titre où il ne se passe pas quelque chose sur scène. Musicalement, électro cyber punk avec des sonorités urbaines, ça joue efficace.
Ben j’avoue Connie… pour ma deuxième cure de Punish Yourself après leur date lunaire à l’Olympia en 2013 (ça fait vieux Mohi-con quand je parle comme ça). Je suis toujours bluffé par ces êtres étranges d’Occitanie… Ce n’est pas mon univers mais ils me font voyager quand même. J’ai rarement trouvé mélange plus efficace entre visuel et néo-ponck. Entre leur sonorité électro- guitare saturée et leur travail des outils de bricolage (perceuse, meuleuse, disqueuse, vareuse…), ils m’ont donné envie de plus (et de refaire ma boite à outils).
Le public attrapé par cette fièvre, cette transe, se donne à la musique en total lâcher prise.
Et puis, il y a ce moment où je fuis le devant de la scène parce que bon j’ai plus 20 ans et qu’il faut pas déconner... le wall of death. J’en profite pour aller m’hydrater. De retour dans cette petite fosse qui s’électrise, deux secondes et c’est reparti. L’appel du mouvement, Punish Yourself est indéniablement irrésistible quant à la musique que le groupe déverse dans les tympans.
Un rappel de deux titres qui permet de finir en apogée.
Encore un concert dont on ne sort pas indemne... j’ai perdu une boucle d’oreille, des calories, des toxines, mais je suis repartie avec un débardeur "Satan is gay" pour craner sur les festochs cet été.
Satan is gay… On fait dans la provoc’ à Chocolatine-land !!! Ben ce fut une soirée autant appréciable qu’étrange, respect à la GAM d’oser cette programmation qui aura permis aux freaks de se réunir !
Blabla et photos par Blyde & Connie
[hupso]