L’ASCA souffle ses 40 bougies

Asca

L'asca fête ses 40 ans un tel anniversaire ne pouvait pas passer inaperçu. L’ASCA c’est 40 ans de concerts, de cinéma, d’ateliers multimédia et d’expositions. La Mine est allée à la rencontre de son directeur Philippe Renault.

Propos recueillis par Baba photo : DR

AscaLa Mine : Pour ceux qui ne connaissent pas l’ASCA, peux-tu présenter l’ASCA ?
Philipe Renault : L’ASCA c’est un centre culturel qui se situe dans le quartier Argentine à Beauvais. L’ASCA qui signifie Association Culturelle Argentine du nom du quartier. L’Argentine est une petite fleur aux reflets argentés qui poussait sur le plateau où a été construit le quartier. L’ASCA c’est un centre culturel qui accueille en son sein un équipement labellisé SMAC, donc une salle de musiques actuelles, avec deux salles de spectacles, des studios de répétition et un studio d’enregistrement. L’ASCA accueille aussi un cinéma d’arts et d’essais, un espace multimédia avec notamment une salle informatique qui accueille également des résidences d’arts numériques.

La Mine : Cette année l’ASCA fête ses 40 ans, quelle a été l’évolution ?
Philippe Renault : Au départ l’ASCA ce n’est pas un centre culturel mais un centre social avec une vocation de créer du lien social au sein du quartier, entre les habitants, au niveau familial, avec les enfants. L’association a été créée pour gérer ce centre social. La première directrice a souhaité faire de la culture un élément, un levier, un vecteur du lien social. Très rapidement, mais avant l’ouverture de l’ASCA, il a été prévu dans le bâtiment de construire une salle de spectacle qui est aujourd’hui le cinéma A.VARDA. L’utilisation de la culture comme lien social a prévalu depuis le départ. Le cinéma arrive en 1987. Suite à un incendie, la salle de spectacle a été reconstruite, et très rapidement, durant les premières années de l’ASCA des ciné-clubs s’étaient mis en place et ça a permis de prendre de l’ampleur avec la construction d’une vraie salle de cinéma. Parallèlement à ça, il y avait aussi une volonté d’ouvrir sur la musique, et donc l’espace pluriactivités de la structure a été transformé peu à peu en salle de concerts, d’où la naissance du café-musique dans les années 1998, et ensuite de l’Ouvre Boîte avec le label SMAC en 2003. Sont venus s’ajouter entre temps les studios de répétitions et le Bar Asca qui est un deuxième lieu de diffusion. Le petit dernier de la fratrie c’est le Labo qui arrive en 2004, dont la volonté conjointe de la ville et de la structure est de créer un espace culturel multimédia sur Beauvais. Le Labo est le premier élément de cette construction autour du numérique avec à la fois des formations et de l’accueil d’artistes. En 1998, la ville de Beauvais décide de municipaliser les centres de loisirs et du coup l’ASCA perd un peu de son volet social et devient de façon pleine et entière un centre culturel.

AscaLa Mine : Que va-t-il se passer pour cet anniversaire ?
Philippe Renault : Pour ses 40 ans, on a eu la volonté de faire un petit regard dans le rétroviseur. On avait surtout envie de mettre en avant les gens qui ont fait l’ASCA pendant ses 40 ans. Donc à la fois, les directeurs, les présidents, les gens qui ont oeuvré à la construction du projet, mais aussi les gens qui ont utilisé ce lieu, et ceux pour qui ce lieu a été important dans leur vie. Du coup, on a imaginé la réalisation d’un documentaire à base de témoignages et de gens que l’on souhaitait mettre en avant à ce moment-là. Ce documentaire fera l’ouverture des 40 ans (le 16 mai). On est parti du principe qu’il fallait au moins 40 jours pour fêter 40 ans. Cet anniversaire se fera du 16 mai au 24 juin. Ensuite, on a décidé de faire ce que l’on faisait très bien le reste de l’année, c’est-à-dire proposer des séances de cinéma quelques fois un peu décalées, des concerts des fois un peu décalés, et puis on voulait aussi investir les espaces de façon un petit peu différente. L’idée c’est de montrer ce que l’on sait faire mais de le proposer de façon différente. Pendant, ces 40 jours, il y aura des concerts où l’objectif n’est pas de montrer du clinquant parce que ce n’est pas l’ASCA, mais montrer de la découverte, de se faire plaisir et de faire plaisir. La programmation musicale est assez dansante assez joyeuse avec l’envie de faire partager des choses aux gens. On accentue encore notre rôle de défricheur. Au cinéma c’est exactement pareil, avoir une certaine exigence et de temps en temps proposer des choses décalées. Par exemple, il va y avoir un ciné-kararocké, un ciné-karaté. Il y aura aussi des temps forts comme l’ouverture de cet anniversaire, il y aura aussi une murder-party un samedi après-midi, une family-party avec pleins d’ateliers, et un ciné-concert avec Gablé. Le week-end de clôture se fera avec du jeune public avec un spectacle hors les murs qui se fera dans les jardins du Quadrilatère. Ça finira en fanfare avec la fanfar’asca et Balaphonics une fanfare afro-beat. Nous ce qui nous intéresse c’est l’humain d’où cette programmation ludique et festive.

La Mine : Quel a été ton coup de cœur parmi tous les évènements qui ont eu lieu dans la structure ?
Philippe Renault : J’en retiens deux. Le premier Gaël Faye en 2013. On n’était pas nombreux dans la salle mais ça reste un magnifique moment de musique. Le deuxième moment c’est l’ouverture des Pixels en 2013 je crois sur la Place Jeanne Hachette. On a montré à nos partenaires et notamment la ville de Beauvais ce que l’on est capable de faire, ce avec les artistes et les enfants qui avaient participé au projet. Ça reste un bon moment, parce que c’était un moment où l’équipe s’est fédérée pour mettre en place cette projection sur l’hôtel de ville. Le rendu était vraiment chouette. J’étais assez fier de l’équipe, de ce que l’on avait fait.

La Mine : Que peut-on souhaiter à l’ASCA pour les futures années ?
Philippe Renault : Ben … 40 années supplémentaires !

La Mine : Comme ce numéro est un numéro diabolique, estce que les affres de l’enfer se sont déjà invitées à l’ASCA ?
Philippe Renault : Tous les jours ! En réalité, c’est à la fois l’Enfer et le Paradis ici. C’est à la fois une chance inouïe de pouvoir travailler dans un équipement comme celui-là et même temps le quotidien à gérer ce n’est pas toujours simple. A la fois je prends plaisir à me lever le matin pour aller travailler et en même temps je me dis « mais qu’est ce qui va me tomber sur la tête ? » C’est une alternance permanente de frustrations et de petits plaisirs.

La Mine : Le mot de la faim.
Philippe Renault : J’ai faim !!!

[hupso]