
Rencontre avec le trio de Rock ECHOES IN THE DARK, originaire de Tergnier, qui a effectué une quinzaine de concerts dans les Hauts-de-France en 2017.
En cours d’enregistrement de nouveaux titres pour un futur album, le moment est venu de prendre des nouvelles de Franck Saugé (chant et guitare), Alex Clotte (basse) et Kévin Fourment (batterie).
Ozzyludo : A la base, à la lecture des crédits du premier album, ECHOES IN THE DARK était-il un projet solo de Franck ? Il s’est transformé en trio par la suite il me semble ?
Franck : J’ai réalisé un premier LP en 2010 en solo puis «The Beauty of the Devil» en 2015. L’envie de le convertir en trio pour le jouer live m’est venue durant l’étape de mixage dans le début de l’année 2014. Les titres à cet instant sont fixés mais après quoi d’autres visions d’orchestrations étaient possibles. J’ai aussi un goût pour le trio et j’avais envie d’une formation légère.
J’ai alors rencontré Alexis (basse) puis plus tard Thomas (batterie). Thomas nous a ensuite présenté Kevin pour lui succéder.
Ozzyludo : A l’écoute du CD « The Beauty of the Devil », on ne peut que constater le travail studio sur les différents arrangements, ambiances et sonorités diverses. Comment reproduisez-vous la richesse de ces compositions en live et en formule trio ?
Franck : Nous n’utilisons pas de séquences et tout est joué live. Certains titres ont été plus difficiles que d’autres à remanier. Certains n’ont pas été repris et d’autres ne figurent pas sur le LP. Ainsi par exemple «The Beauty of the Devil», ce titre qui donne son nom à l’album, a demandé beaucoup de recherche en trio. C’est un titre rock à la forme progressive et harmoniquement un blues avec une empreinte Africaine et Gnawa. J’ai aussi une conception de la musique sans doute inspirée de mes années d’enregistrement de live de musique improvisée où elle est vivante.
Alex : Nous sommes potes avec Franck depuis une quinzaine d’années mais nous n’avions jamais joué ensemble auparavant. Après une période où chacun est allé vers ses projets, nous nous sommes revus alors que le tournage du clip de «Beauty» venait de se terminer.
A l’écoute des titres en cours de mixage j’ai été emballé justement par la diversité des sons, des influences et le
défi du trio m’a plu. Ce qui m’a donné la possibilité de m’exprimer en explorant la basse au travers du travail sur le son et sur les arrangements.
Kévin : Nous y arrivons grâce au son que nous dégageons individuellement, nous avons tous les trois des personnalités, des influences différentes, qui en les rassemblant, forment une certaine boule d’énergie remplie de dynamisme et de couleurs sonores respectant l’esprit et l’intention de l’album.
Ozzyludo : Comment définissez-vous votre musique, car il n’est pas facile de vous coller une étiquette ? Aussi, quels artistes vous ont influencés ?
Alex : A vrai dire on n’a pas pensé à mettre une étiquette sur notre son, mais nos influences variées nous poussent à garder cette ouverture. On nous a qualifiés de rock alternatif mais c’est juste une étiquette.
Franck : La pensée est rock dans un sens large. Sur le LP, je n’ai pas eu trop de mal à assembler cette diversité grâce à un fil conducteur acoustique, mais en trio le son électrique nous a conduit à faire à nouveau le travail de cohérence. Quant aux influences, elles me viennent autant de mon vécu d’ingé-son que de musicien. En tant que chanteur j’ai été particulièrement attiré par les mélodistes tels que Nina Simone ou Jeff Buckley mais aussi Gabriel Fauré et comment ne pas citer David Bowie. Warpaint et Chelsea Wolfe sont les artistes que j’ai le plus écouté ces dernières années.
Kévin : C’est assez difficile à qualifier car notre son est large et rempli de subtilités mais je dirais pour résumer, pop-rock alternatif. Mes influences viennent généralement du jazz, tel que Avishai Cohen Trio. L’album « Blackstar » de Bowie reste pour moi une grosse référence, un réel monument, une richesse incroyable.
Ozzyludo : A quoi doit-on s’attendre dans votre prochain opus ? Quelle en sera la couleur et l’orientation ?
Franck : En novembre 2016, j’ai apporté dix nouvelles idées qu’on a enregistré en trois jours sous forme de mise à plat de répète. Ensuite le travail d’arrangement a été intense depuis une année, chacun y mettant sa touche. On y retrouve toutefois les aspects parfois progressifs, le style varié et mélodique du précédent LP.
Alex : Le « basse/batterie » des nouveaux titres est plus dynamique et les arrangements sont plus minimalistes.
La sonorité électro a été renforcée. Nous avons fait tous les trois des investissements dans les effets sur la basse et la guitare, et un SPD-SX que Kévin utilise pour des sons de drums électroniques ou des sons d’ambiances.
Kévin : La mentalité du prochain album reste semblable au précédent, la différence est que suite aux idées apportées par Franck, le son et les arrangements évoluent en trio. Nous nous sommes trouvés musicalement, nous avons forgé un nouveau son. Pour ma part, mon son de batterie s’est orienté vers une texture mate, pure à l’instrument donnant une proximité à l’auditeur.
Ozzyludo : Franck, dans le livret-poster du premier CD, tu es photographié en train de te balader torse nu sur la fameuse passerelle SNCF de Tergnier ! Pour le prochain opus du groupe, vous avez prévu quoi, vous enlevez le bas ? [rires]
Franck : Hihi !! Oui à ce moment-là on faisait beaucoup de rushes vidéo avec notre ami Serge qui a réalisé les clips, les teasers et une multitude de photos. Je me prêtais volontiers au jeu, ce qui m’amusait beaucoup. Sur cette photo, il s’agissait de faire un « time laps » et la faible lumière rendait l’effet difficile, j’ai alors proposé mon torse plus clair que ma chemise, c’est aussi simple que ça. Aussi à cette époque, on parlait de la passerelle qui était déjà menacée de disparaître, c’est donc une forme de soutien à cet emblème de la cité des cheminots qui relie les deux quartiers de la ville.
Propos reccueillis par OzzyLudo
[hupso]