Burn Teddy Burn

Burn Teddy Burn

Chronique de l'album Fake
BURN TEDDY BURN
2015

Mon premier contact avec le CD du groupe Burn Teddy Burn avait pourtant mal commencé : une pochette douteuse et une intro "Hell on earth" interminable et stéréotypée. Mais ne dit-on pas de ne jamais se fier à sa première impression ? En effet, "Zombie land", deuxième piste et premier vrai titre, déboule tel le doom psychédélique d’Uncle Acid and The Deadbeats, avant d’exploser en rock stoner très influencé par les Queens of the Stone Age ! Quelle claque finalement !

Même si le plan à la fin est très pompé sur les compos du gang de Josh Homme période "Songs for the deaf". On enchaîne aussitôt sur "You pray" et nous voici propulsés 25 ans en arrière quand nous découvrions The Jesus Lizard avec ses rythmes syncopés ! Parallèlement, Burn Teddy Burn n’hésite pas à y intégrer des plans nu-metal où plane le spectre de System Of A Down… Sur "Poison and beer", on retrouve des ambiances plus heavy à la Melvins dans les couplets. Puis retour sur le stoner psychédélique proche d’un Monster Magnet sur "Flunkey". Jusqu’alors toutes les références me parlent, mais quelque chose de constant me gène, c’est la voix grungy façon Kurt Cobain croisée à celle de Chad Kroeger de Nickelback. Ça passe mais c’est limite… Pas le temps de pousser plus loin l’analyse qu’un gimmick de guitare à la Tom Morello vient clôturer le titre.

Cela en fait des influences, certes fourre-tout, mais le groupe s’en sort plutôt bien car il arrive à trouver l’équilibre. Cette impression se confirme sur le très jumpy "Vultures", assemblage efficace de différents plans et breaks. La suite de l’album s’écoute d’un seul trait. Attention toutefois aux limites vocales comme sur "Young and stupid". D’ailleurs, il y aurait bien deux pistes à travailler sur les prochains enregistrements : d’abord trafiquer la voix (écoutez Black Sabbath avec Ozzy Osbourne) et alourdir le son de la basse et de la batterie (écoutez l’écrasant "Rough Times" le dernier Kadavar). Burn Teddy Burn est comme un diamant brut, il faut encore le façonner pour se rapprocher de l’excellence. Pas mal pour un petit groupe de Boulogne-sur-Mer qui a été biberonné au son de Kyuss…

Ozzyludo

[hupso]