
Dour égrène ses nouveautés en 2017 qui se révèlent aux festivaliers dès leur arrivée sur le site ! Il fallait au moins ça pour tenir le coup pendant les 5 jours que dure le Festival aujourd’hui.
Oubliez vos anciens repères…
Exit les accès aux parkings le long du chemin goudronné bordé d’une belle rangée d’arbres, fini le point de croisement entre les festivaliers remontant à pieds des parkings pour rejoindre l’entrée, à terre l’escalier de fer qui représentait l’avant dernier obstacle physique avant le checkpoint final pour la dinguerie ! La voiture parkée, il est temps de marcher pour aller rejoindre des voies balisées faites de plaques, de chemins cahoteux - les plus chargés se souviendront longtemps de la nouvelle montée pavée ! -, puis de trottoirs, de grilles et de goudrons avant de pouvoir récupérer votre fameux sésame, le bracelet. Une fois dans la place, nouveau gros changement : tout le monde passe par le camping, où les tentes se montent les unes sur les autres.
A mi-chemin de la véritable entrée du Festival se trouve le green camping, un petit coin de paradis… où l’herbe, encore verte, s’épanouit autour des tentes plantées ici et là tels des champignons sauvages, où les toilettes sèches ne sont jamais bouchées, où l’attente pour la douche est raisonnable et où les oiseaux et nos oreilles y trouvent un refuge salvateur propice à une douce nuit. Alerte Générale oblige, l’entrée est constituée d’un alignement de portiques de sécurité où, un à un, chacun se faufile façon « puts your hands in the air », nan jrigole !! Bien que des fouilles approfondies soient parfois menées par l’équipe de sécurité du festival, voire directement par la Police Belge.
C’est parti… mon regard médusé croise un festivalier torse nu, avachi contre une grille bâchée tout de blanc, maugréant quelques mots incompréhensibles… Pour sûr qu’il ne bougera pas de là avant un bon ptit moment ! Au fait, nous sommes mercredi et il n’est que 19h... Alors Oui, c’est bien parti je suis à DOUREUUUUH !
…pour mieux profiter de ce qui vous est offert !
En ce premier jour, malgré la fine pluie, l’air est respirable et agréable, tout comme les sons qui nous attirent de scènes en chapiteaux… pour chiller/danser, avant de se poser ou de fuir, que ce soit sur Vald, Caballero & Jean Jass, Dj Vadim feat. Big Red, MIA, A-Trak, Krak in Dub…
Le jeudi, toutes les scènes sont ouvertes, sept en tout : Welcome La Caverne et ByeBye La Jupiler Dance Hall ! Les groupes se succèdent et mes coups de coeur du jour vont à FAIRE, Agar Agar, Bruxelles Arrive !, Loyle Carner, Andy C feat. Tonn Piper, Dj Hype & Hazard, Kaytranada…
Vivre le festival de Dour, c’est se déhancher sur de la musique stylée, matinée de synthés sous un chapiteau bien tendu, les tétons des tentures bien durs ; c’est partir en live sur des sons plus organiques dans un enivrant mouvement de rave party ; c’est se balancer d’un ryhtme à l’autre avec une facilité aussi déconcertante que jouissive ; Les musiques y sont colorées, chatoyantes et so groovy à la fois, samplers et synthés s’y croisent, que du bonheur pour la fête !
Jusqu’au vendredi, certaines scènes paraissent parfois si peu fournies que j’en venais parfois à me demander où les festivaliers avaient bien pu se fourrer… et d’un coup, alors que la nuit tombait, la foule s’est amalgamée, ne laissant entrevoir que des corps compactés. Soubresauts successifs soufflant un vent de folie passagère, créant le mouvement et l’énergie nécessaires pour nous propulser jusque dans les airs ! Parmi ceux qui m’ont le plus chamboulé, Wuman, NAS, The Underachievers, Kano, Pusha T, Manu Digital feat. Qeen Omega, Témé Tan ou encore Sam Paganini… A voir également, des styles vestimentaires en pagaille qui se mélangent tout partout : de votre collègue de bureau au chevelu, barbu, tatoué, costumé, déguisé, grimé, … voire tout cela à la fois, j’en rêve jusqu’au jour suivant.
Samedi matin, les gazouillis des oiseaux me chatouillent les oreilles et tandis que je m’extirpe patiemment de mon sommeil, je pense à ce village que je n’ai pas encore pris le temps d’explorer, sa place cernée de magasins hors d’âge, de l’église et de lieux de restaurations dont un Italien. Celui-là même où tout un banc de festivaliers viennent quotidiennement y trouver le repos, le temps d’un retour à la vie normale où les conversations résonnent d’histoires de la veille, les plus invraisemblables les unes que les autres 🙂
A partir du week-end, vous ressentez la puissance de la foule jusque dans vos narines qui peinent à s’acclimater aux particules de poussières en suspension, constamment remuées par tous ces pieds en mouvement. La mobilisation de hordes de bénévoles et de festivaliers qui ramassent les gobelets et les déchets alimentaires, armés de sacs plastiques, n’enlève rien au fait que le site vous laisse parfois un sentiment de laisser-aller de la part de nombre de festivaliers. Certes, plus de 50 000 personnes qui se retrouvent au même endroit et au même moment, ça laisse forcément un peu de traces…, une mention spéciale cette année à la Red Bull Elektropedia Balzaal où l’odeur d’urine était telle, parfois, que cela me laissait l’impression que tous les danseurs s’étaient lâchés, délestant ainsi des hectolitres de pisses dans un élan de communion les mains tendues vers le ciel, l’implorant pour que ce moment dure éternellement ! Le samedi fût, en ce qui me concerne, la journée la plus folle et la plus intense musicalement, à danser toute la journée et jusqu’au bout de la nuit en compagnie de Lefto, Jonwayne, De La Soul, Jagwar Ma, The Gaslamp Killer, Modestep et tellement d’autres…
Le dimanche rassembla plus de monde que le samedi…
Gros délire d’un côté alors que, pour moi, ce fût le jour le plus calme, à chiller au «Special Beers » pour y siroter des Goose Island IPA et attendre d’aller voir ceux dont les sons résonnent encore dans un coin de ma tête : Roméo Elvis & Le Motel, Sleaford Mods, PNL, Bon Gamin, Dub Addict, Metronomy…
Ces 5 jours constituent donc une très belle parenthèse faite de belles découvertes musicales, de bonnes rigolades, de brèves et sympathiques rencontres et, pour finir, d’embouteillages monstres au moment de partir, le lundi ! Cela n’aura pourtant pas égratigné un seul instant l’ingéniosité des festivaliers puisqu’un grand nombre d’entre eux a décidé de se soustraire des règles et des barrières, en passant outre, pour créer leur propre voie : un flot ininterrompu de voitures se frayant un chemin à travers les épis de blé, l’allégorie d’une vie qui s’écoule reprenant le dessus face aux contraintes, soufflant sur notre condition humaine un vent frais épris de liberté, DOUREUUUUH !
[hupso]