

Chronique de l'album Décoller les morceaux
IMMATURES
IMMATURES ou comment trois grands jeunes hommes font le deuil de leur adolescence tout en gardant en tête
l’incompréhension et des sentiments insouciants.
L’album débute sur un titre ("C’est pas la joie") qui ressemble à un effet miroir : l’adulte qui regarde l’enfant qu’il était.
Tout en retrait et avec candeur les paroles sincères et la musique distante donne, l’ombre d’un instant, une bulle de maturité.
S’ensuit du punk-rock énervé avec toujours des paroles qui font opposition à la guitare, la basse et la batterie qui s’enflamment.
Sur certains morceaux un chant ravageur s’invite en criant la douleur sans interstices ("Cicatrices", "Abattoir"), comme si cette voix était la voix du démon intérieur.
Ce mélange plutôt osé donne surtout une certaine maturité à ce groupe et à l’album.
Celui-ci se termine sur "Beauvais" un bel hommage à cette ville qui cocote et qui a malgré tout son petit côté rock’n’roll.
"Décoller les morceaux" est plutôt sombre de par ses états d’âmes. Ils sont cependant égayés par cette musique qui assomme de tatapoum résonnant.
IMMATURES c’est un bilan de vie tout en sobriété et simplicité sans oublier un brin de nostalgie et de mélancolie.
Album poétique et touchant.
Barbra Stressante
[hupso]